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  • Mathias Matallah

#PlusJamaisCa : Une deuxième vague, so what ?

Les cavaliers de l’apocalypse

La première vague du Covid19 a eu son prophète, le docteur Folamour d’Imperial College, Neil Ferguson, qui croyait tellement à ce qu’il affirmait qu’il a été contraint de démissionner du conseil scientifique de Boris Johnson après s’être fait prendre en flagrant délit de partie de jambe en l’air avec une charmante créature qu’il avait poussée à braver le confinement pour le rejoindre dans son nid douillet.



Le bon Docteur Ferguson avait réussi à faire passer des règles de trois à la portée de n’importe quel lycéen ayant un niveau décent en mathématiques pour le nec plus ultra de l’épidémiologie moderne.


En partant d’un taux de reproduction du virus de 3.4, en provenance du ministère de la propagande chinois via l’OMS, il a prédit aux gouvernements occidentaux que les arbres monteraient jusqu’au ciel et que quelques semaines suffiraient pour que 50 à 60% de leur population soit contaminée si on ne la confinait pas dare-dare.


En extrapolant à partir des statistiques chinoises de décès, de même provenance que le taux de reproduction du virus, il leur avait également prédit des millions de morts, de 300 000 à 500 000 à la France, de l’ordre de 2,2 millions aux États-Unis, etc.


La deuxième vague tient également son gourou de la seconde vague, Christian Drosten, adulescent surdoué qui dirige le service de virologie le plus prestigieux d’Allemagne à l’hôpital de la Charité de Berlin. Le Pr Drosten est ceint de l’auréole de l’incroyable réussite du modèle allemand de gestion de la crise, qui a écrasé tous les autres à l’exception de ceux des pays asiatiques les plus en pointe, avec seulement 8000 morts, soit 5 fois moins que nous en proportion de la population. C’est aussi le petit génie codécouvreur de l’ARN du SRAS en 2003 à tout juste 31 ans.


Enfin, last but not least, c’est un incroyable conteur de science-fiction qui a construit un scénario de deuxième vague par rapport auquel « Le fléau » de Stephen King fait figure de vulgaire roman de gare. Alors que l’Europe est en plein déconfinement progressif, le virologue, scandalisé de se voir voler la vedette par son ingrate chancelière et affolé à l’idée de ne plus être l’INVITÉ le plus religieusement écouté des plateaux de téléradio, est devenu le défenseur le plus acharné d’un confinement interminable, seul à même selon lui d’éviter le châtiment de Dieu.


En fait, il propose de fermer notre Sodome et Gomorrhe des temps modernes le temps que Dieu nous pardonne nos péchés ou passe à tout le moins à autre chose. Il a donc prédit une deuxième vague du virus qui sera selon lui encore plus violente que la première.


L’Allemagne est, rappelons-le, le premier grand pays européen à avoir lancé son déconfinement progressif et le processus de retour à la normale devrait être quasiment bouclé dès la fin du mois de mai. Notre amateur de science-fiction, furieux de cette évolution, clame dans tous les médias que ce déconfinement anticipé est une erreur et, que « nous sommes sur le point de perdre complètement notre avance sur la maladie ».


Ce que prédit le virologue, c’est l’augmentation du taux de reproduction du virus. Actuellement, en Allemagne, une personne infectée contamine 0.6 personne en moyenne. Si on ne l’écoute pas, il prédit une deuxième vague de contamination, plus puissante et plus difficile à contenir que la première, puisqu’elle démarrerait partout en même temps. « Nous nous retrouverons dans des situations où des camions-citernes remplis de désinfectant circuleront dans les rues, car ce seront les seules mesures, désespérées, pour combattre le virus ».


Pour crédibiliser son propos, le virologue fait en permanence référence à la grippe espagnole, qui a touché le monde en 1918. Il raconte qu’elle est d’abord apparue au printemps et s’est propagée de manière inégale. Grâce à des mesures de couvre-feux et aux effets de l’été, elle a disparu pendant quelques temps, avant de revenir encore plus puissante à l’automne. D’après Christian Drosten, sur les 50 à 100 millions de décès causés par la maladie, la plupart sont survenus durant la deuxième vague.


Il omet de préciser deux points fondamentaux. Le premier est que la grippe espagnole était un virus H1N1 relativement bénin, et que plus de 90% des personnes décédées ont été tuées non pas par le virus mais par les bactéries qui pullulaient à l’époque dans les hôpitaux et qu’on ne pouvait pas encore soigner à l’époque, faute d’antibiotiques, découverts seulement en 1945.


Le deuxième, qu’il maîtrise pourtant mieux que quiconque, est que le covid-19 n’est pas un virus grippal Influenza, mais un coronavirus. Le peu qu’on sait permet, selon les infectiologues que j’ai consultés, de qualifier l’amalgame des deux et la référence à la grippe espagnole comme relevant du charlatanisme.


Au-delà, ce que nous raconte le Pr Drosten s’appelle en théorie de la désinformation de la projection négative. Il nous raconte une histoire apocalyptique mais il n’apporte jamais d’arguments scientifiques à l’appui de sa thèse. En résumé, il utilise l’argument d’autorité pour faire passer de la science-fiction pour de la science et détailler suffisamment son scénario de fin du monde pour que personne n’ait la présence d’esprit de lui demander sur quels arguments scientifiques reposent son histoire.


Une deuxième vague, so what ?


Le fait que Christian Drosten soit un cavalier de l’apocalypse comme Neil Ferguson ne signifie cependant pas qu’il n’y a aucun risque qu’une deuxième vague survienne à l’été ou à l’automne. Le risque zéro n’existe pas dans la nature, disons simplement que dans le cas qui nous intéresse, il est, aux dires de tous les experts médicaux qui ne sont pas fans de Stephen King, extrêmement faible.


Cela étant dit, so what ? Pourquoi faudrait-il craindre à ce point une seconde vague ? Nous avons vu que l’hécatombe de la grippe espagnole n’est pas une référence dans la mesure où elle n’aurait sans doute pas fait plus de morts que la grippe asiatique ou celle de Hong Kong si les antibiotiques avaient existé à l’époque.


Si seconde vague il devait y avoir et si nous voulons la gérer efficacement, il faut que nous tirions les principales leçons de la première. Comme je l’ai déjà écrit à maintes reprises, nous ne pourrons plus jamais faire confiance ni à l’État, ni aux collectivités locales, ni aux mairies, ni aux institutions médicales qui les ont accompagnés dans la gestion de cette crise.


Les uns et les autres ont systématiquement menti, souvent de façon grossière et cynique, aux Français durant toute la crise et tout ce qu’ils pourront nous dire sur leur degré de préparation à une nouvelle vague ne les engagera pas plus que par le passé.


Ils nous raconteront de nouveau que les masques sont inutiles quand ils n’en auront pas, indispensables quand ils penseront en avoir et seulement utiles dans certains cas quand ils se rendront compte qu’ils n’en ont en fait pas assez. La mairie de Paris avait promis deux masques à chaque habitant, ce qui est insuffisant, en oubliant de préciser que la livraison s’échelonnerait jusqu’au 30 juin…


Ne surtout croire qu'en nous 


Les acteurs privés ont en revanche fait preuve, dès qu’on les a autorisés à agir, d’une efficacité remarquable. La plupart des grandes surfaces et des pharmacies proposent déjà en abondance des masques lavables ou jetables et des gels hydro-alcooliques. Les laboratoires de villes sont en mesure d’effectuer des tests PCR à la chaîne. Les grandes entreprises ont mis en place des dispositifs de distanciation sociale et d’accompagnement des gestes barrières immédiatement opérationnels.


Il ne reste en fait plus qu’à étendre ces bonnes pratiques aux EHPAD bien sûr, mais aussi aux PME et aux particuliers. Chaque acteur devra disposer d’un stock de masques, de gels et idéalement d’autotests dès qu’ils seront disponibles pour faire face à plusieurs semaines de pandémie. L’organisation du travail devra être pensée en intégrant le risque pandémie et en prenant en compte systématiquement les risques liés à la trop grande concentration de salariés en milieu confiné.


Le télétravail partiel devra devenir la norme partout où il est adapté. Tous les outils technologiques existent déjà pour le déployer de manière optimale et sécurisée. D’importants problèmes juridiques restent cependant en suspens. Les contrats de travail devront être revus pour intégrer explicitement cette forme d’activité. Les contrats de RC professionnelle aussi quand ils ne le sont pas déjà.


La sécurité des clients devra être garantie dans les commerces de manière systématique et standardisée. Les grandes surfaces ne devront pas se borner à distribuer des masques à leur personnel ou à en vendre ; elles devront aussi envisager d’en fournir à leurs clients quand cela sera nécessaire, comme c’est déjà le cas en Allemagne et en Autriche.


D’immenses problèmes resteront à solutionner même si tout ce qui précède est mis en œuvre par les différents acteurs. Comment gèrera-t-on les transports en commun dans les grandes mégapoles ? Les files dans les aéroports ? La distanciation sociale dans beaucoup de restaurants ? Etc.


Je n’ai évidemment pas de réponses immédiates mais je pense que là aussi, nous tous, entreprises, particuliers et autres acteurs, devrons être force de proposition pour empêcher qu’un carcan administratif délirant ne mette en danger de mort des pans entiers de notre économie, mais aussi ce qui est l’essence même de notre art de vivre. Ce n’est pas en devenant des robots que nous survivrons et c’est une donnée essentielle à prendre en compte.


Ma devise depuis quelques semaines est Plus Jamais Ça ! Il faut que ce qui vient d’arriver ne puisse plus jamais se reproduire. Nous avons été pris une fois par surprise mais nous ne pourrons pas invoquer cette circonstance atténuante une seconde fois. Après 9/11, nous nous sommes organisés collectivement pour que ça n’arrive plus et c’est ce qui s’est passé.


La différence avec la situation actuelle est que ce sont les États qui ont à l’époque mis en place cette riposte collective. Un virus n’étant par définition pas une organisation terroriste que des États peuvent éradiquer par la force, nous devrons cette fois-ci prendre en main notre destin nous-mêmes.


Plus Jamais Ça ! n’est pas un slogan creux et je ne suis pas l’État français. Je proposerai donc d’ici début juin une initiative visant à fédérer toutes les bonnes volontés, toutes celles et tous ceux qui partagent mon envie féroce que ça n’arrive plus jamais. Je travaille d’arrache-pied depuis quelques semaines sur un projet pragmatique, aux antipodes de la folie administrative que nous promettent notre État, notre administration et nos institutions de santé. Je vous en dirai plus très vite.

Mathias Matallah, CEO


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