- Mathias Matallah
#PlusJamaisCa : Aux origines du mal
Nous avons déclenché ces dernières semaines un tsunami qui va tous nous engloutir si nous ne nous reprenons pas très rapidement. Tous les pays, à l’exception sans doute de la Suède, ont plongé tête baissée dans le piège du confinement tendu par la Chine avec sa mascarade de Wuhan. Les pays qui, comme la France, ont poussé le modèle chinois jusqu’à l’absurde ont déclenché un trauma collectif qui prendra des décennies à cicatriser.
Mais tous sans exception se sont engagés la fleur au fusil dans la destruction de leurs économies et de leurs modèles sociaux. Tous ont sombré, durant ce printemps de la fin d’un monde, dans une folie collective qui rappelle à bien des égards celle de juillet 1914. Nous plus que les autres puisque nous avons détruit, selon les dernières prévisions de décroissance pour 2020, 120 milliards d’euros de PIB de plus que nos voisins d’outre-Rhin, mais c’est sans doute dû à notre légendaire esprit de compétition.
Comment a-t-on pu en arriver là ? J’avoue que je me pose de manière lancinante cette question depuis le 16 mars et que je suis encore très loin d’avoir ne fût-ce que le sentiment d’avoir compris les raisons de ce collapse collectif. La seule chose dont je sois convaincu à ce stade est qu’une telle catastrophe n’est pas due au hasard et qu’elle est nécessairement la conséquence de vents mauvais qui soufflaient déjà depuis longtemps. Dans ce qui suit, j’aborde le sujet délicat du vieillissement et de ses conséquences, car c’est selon moi le cœur du problème.
Un monde de vieux
Je travaille depuis plus de 15 ans sur la problématique du vieillissement de la population, dont je suis convaincu qu’elle sera, tout au long du XXIème siècle, une menace pour l’humanité aussi grande que le changement climatique. L'humanité va plus vieillir dans les 30 premières années du siècle que dans les 12 000 années précédentes. L’espérance de vie s’est envolée en quelques décennies à la vitesse d’un trimestre par an grâce à la généralisation des vaccins, des antibiotiques et du tout-à-l’égout.
Ce saut quantique est évidemment une bonne chose. Mais un vieux dicton populaire dit que, malheureusement, tout ce qui est bon peut aussi nous faire beaucoup de mal. L’allongement de la durée de vie est certes une formidable avancée, mais c’est aussi, compte tenu de la manière dont elle est acquise depuis au moins deux décennies, un piège redoutable qui est en train de se refermer sur nous.
Car ce qu’on ne veut pas voir est que vieillir ne veut pas dire vieillir en bonne santé. Les personnes de plus de 75 ans sont le plus souvent atteintes de plusieurs maladies chroniques, beaucoup souffrent de démence sénile et elles sont maintenues en vie à coups de traitements médicaux non seulement très coûteux mais aussi dans bien des cas inhumains compte tenu des effets indésirables qu’ils comportent.
Le célèbre géographe et biologiste américain Jared Diamond, spécialiste des civilisations disparues, écrivait à juste titre que la plus grande fragilité de nos sociétés était la croissance exponentielle du nombre de personnes dont la survie dépend de l’existence d’un système de santé sophistiqué qui, comme tous les systèmes de ce genre, peut être amené à disparaître.
Le très lucratif business de l’acharnement thérapeutique
Ce système est d’autant plus fragile qu’il repose pour l’essentiel sur le formidable business que représente le maintien en vie à n’importe quel prix de vieillards à bout de force qui ne reconnaissent souvent même plus leurs propres enfants.
En France plus qu’ailleurs, l’acharnement thérapeutique a été poussé à de telles limites qu’il en est devenu délirant et toxique. Vous avez 90 ans, êtes atteint de quatre pathologies chroniques, de démence sénile et vous avez soudain un problème cardiaque aigu ? Qu’à cela ne tienne, on va vous opérer à cœur ouvert et vous allez retrouver votre cœur de 20 ans. A quoi cela peut-il bien vous servir quand vous vous déplacez en chaise roulante ???
Ce qu’il faut bien qualifier de business du siècle est le cœur de métier des industriels, labos pharmas et autres, et des professionnels de santé. Ils ne vivent pas en soignant des personnes en bonne santé, qui ne coûtent presque rien à la Sécurité sociale et dont le chiffre d’affaires par tête pour eux baisse tous les ans au gré du génériquage des molécules les plus coûteuses. Leur fonds de commerce, ce sont ces morts-vivants que je décris plus haut et qu’ils maintiennent en vie à coup d’intervention chirurgicales et de chimiothérapies, qui sont des machines à cash qui en produisent chaque année un peu plus.
Pourquoi acceptons-nous cette inhumanité révoltante ? Sans doute parce que nous sommes devenus totalement averses au risque et qu’une grande majorité d’entre nous a une peur panique de la mort. Il suffit de comparer la terreur qui nous a saisis face au covid avec le calme olympien des africains pauvres pour réaliser que le courage fait de moins en moins partie des vertus de nos sociétés rassasiées et sénescentes.
Mais aussi par mauvaise conscience. Nous refusons de voir nos parents mourir parce que, leur dégradation nous étant d’autant plus insupportable qu’elle nous renvoie à notre propre futur, nous les enfermons dans ces havres de bonheur que sont les EHPAD. Ça nous coûte moins cher et ça préserve nos héritages parce que ce sont les prestations sociales qui financent l’essentiel de leurs frais, ça nous arrange donc bien mais nous en avons honte. Nous confions leur vie à des médecins et à des industriels qui sont en réalité de vulgaires prédateurs, parce que transférer notre responsabilité à des gens dont c’est le métier nous donne un hypocrite sentiment du devoir accompli.
La folle dérive de l’institution médicale
Une fois qu’on a goûté au fruit défendu, il devient terriblement addictif. Dans cet univers surréaliste, les médecins ont troqué leur statut de soignants contre celui de sorciers en blouses blanches, dont le métier est de repousser les limites de la vie humaine. Ils tirent de ce nouveau rôle leur prestige social et l’essentiel de leurs revenus et ont prêts à faire n’importe quoi pour le préserver.
La pandémie a été pour eux l’occasion unique d’une formidable revanche partout dans le monde. Ils s’estimaient injustement traités dans le monde d’avant, pas assez bien payés, pas assez considérés. Les nouveaux maîtres du monde, financiers et patrons d’entreprises technologiques, les méprisaient ostensiblement parce qu’ils étaient incapables de les faire vivre 5000 ans ou plus. Les États et leurs organismes de sécurité sociale rognaient chaque année un peu plus leurs prérogatives. En résumé, leur monde était en train de s’écrouler.
Avec l’arrivée du covid, tout a changé et les choses sont revenues dans un premier temps dans l’ordre. Ils ont pris le pouvoir en quelques semaines à coups de prédictions apocalyptiques, imposé le modèle chinois parce qu’il les arrangeait, fait de leurs sacro-saints services de réanimation le centre du monde, renié sans le moindre état d’âme l’éthique même de leur métier et pris en otage des milliards de personnes en propageant un message de peur et de culpabilisation. Le slogan qui m’a le plus frappé dans cette crise vient d’Italie : là-bas, comme partout d’ailleurs, « le patron c’est plus le banquier, c’est le médecin ».
Ils ont réagi aussi vite et avec un cynisme aussi brutal parce que le problème posé par le virus était existentiel pour eux. Ils ont tout de suite réalisé qu’il tuait presqu’exclusivement leur fonds de commerce, c’est-à-dire ces vieillards grabataires, atteints de multiples pathologies chroniques et le plus souvent dépendants, dont le maintien en vie coûte que coûte était la condition sine qua non de survie de leur métier et de toutes les industries qui en dépendaient.
Ils n’ont eu de cesse, une fois arrivés au pouvoir, de renvoyer l’ascenseur à ces laboratoires pharmaceutiques qui avaient, à coup d’honoraires pharaoniques et de séminaires de luxe, adouci leur traversée du désert. La promotion, pour soigner le covid, des traitements les plus chers, les plus toxiques et les plus absurdes est devenu leur obsession, en France et ailleurs.
Ce plouc de Raoult a eu le malheur de proposer un traitement qui fonctionnait mais qui avait le défaut rédhibitoire d’être génériqué et donc très peu cher ? Eh bien, on l’a lynché sans ménagement et on s’est acharné, à coup d’études plus malhonnêtes et caricaturales les unes que les autres, à démolir tout ce qu’il faisait. Quand j’ai vu d’éminents infectiologues affirmer sans sourciller qu’un médicament qu’on prescrivait depuis 40 ans était subitement devenu toxique, j’ai compris que l’institution médicale était devenue folle mais aussi qu’elle était en train de se faire harakiri.
Car l’heure grise des bilans va sonner. L’économie reprend ses droits, les peuples se rendent compte qu’ils ont été trompés et qu’ils vont payer cette crise au prix fort. Dans ce contexte, les discours apocalyptiques sont passés de mode et ils n’attirent plus que l’hostilité et les quolibets. En France plus qu’ailleurs, sans doute parce que les outrances et les mensonges y ont été encore plus énormes qu’ailleurs, la population veut que des têtes tombent et elle l’exprime de plus en plus bruyamment.
Affolés à l’idée de devoir rendre des comptes, les pseudo-sommités médicales sont en train de tourner casaque. Elles courent désormais, pour sauver leur peau, d’un plateau de téléradio à l’autre pour raconter l’inverse de ce qu’elles clamaient depuis deux mois. Malheureusement pour elles, j’ai enregistré et mis en sécurité des centaines d’heures d’enregistrements de leurs discours d’ayatollahs défroqués. Et je ne suis certainement pas le seul à l’avoir fait.
Mathias Matallah, CEO
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