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La crise des urgences #4 : La perception des urgences par les Français s’est dégradée
En 2010, 63% des personnes interrogées se déclaraient satisfaites des soins aux urgences ; elles sont seulement 42% aujourd’hui !
Les Français -qui ont désormais parfaitement intégrés que les urgences étaient dans les faits une composante à part entière de leur médecine de premier recours et qui ont appris à les utiliser pour contourner les défaillances de la médecine de ville de manière optimale- ont, sur leur fonctionnement, un jugement de plus en plus sévère.
Dans le baromètre annuel d’opinion que la DREES fait réaliser annuellement sur les thématiques de la santé, de la protection sociale, des inégalités et de la cohésion sociale, une seule question concerne les urgences (données consultables sur http://dataviz.drees.solidarites-sante.gouv.fr/Barometre-DREES/), et mesure le niveau de satisfaction des patients.
Les dernières données disponibles ont fait l’objet d’une communication a minima tant la perception des Français s’est dégradée, et tant cette dégradation semble s’accélérer !
On note ainsi que seuls 42% des interviewés se déclarent satisfaits des soins offerts par les urgences hospitalières, contre 63% en 2010, et encore 50% en 2017 (le taux de satisfaction diminue donc de 8 points en un an).
S’il n’est pas possible de disposer des résultats auprès des seules personnes ayant effectivement eu l’occasion de passer par ces services d’urgences, on note que moins de 10% des répondants déclarent n’y être jamais allés.
Une autre enquête réalisée par l’Ifop en 2014 (https://www.ifop.com/wp-content/uploads/2018/03/2655-1-study_file.pdf) indiquait par ailleurs que 67% des personnes interrogées déclaraient être passées par les urgences au cours des 5 dernières années, ce qui laisse supposer qu’une part significative de la population a eu une expérience récente des services d’urgences.
On notera que le jugement exprimé par les Français dans l’enquête de la DREES est d’autant plus dur qu’il ne concerne pas les conditions d’accueil aux urgences, mais bien les soins eux-mêmes.
A suivre : Crise du système de santé : le pire reste à venir