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  • Mathias Matallah

Episode 6 : Comment sortir de la nasse ? 1/2

Après un diagnostic en cinq épisodes de la crise que traverse l'assurance santé, voici quelques pistes de solutions pour mes amis assureurs. Tout n'est pas perdu, à condition de ne pas persévérer dans l'erreur...



Nous avons vu dans les épisodes précédents qu’un compte à rebours avait commencé pour une assurance santé progressivement vidée de sa substance par les politiques publiques des 15 dernières années et fortement handicapée par de mauvais choix, tout collectif et surenchère en optique, qui ont brouillé son image et l’ont progressivement déconnectée de ses assurés. Elle va bénéficier d’un répit jusqu’à la fin du quinquennat compte tenu de l’encombrement de l’agenda gouvernemental et a donc trois ans pour restaurer son image et se remettre à créer de la valeur pour ses assurés.


Comment les assureurs santé doivent-ils procéder ? Selon moi, il faut tout d’abord qu’ils affrontent la dure réalité de leur faible légitimité et du manque de consistance de leur discours actuel car cette remise en cause est indispensable pour redonner à leur prise de parole un caractère audible. Cette première étape passe par une redécouverte de l’assuré et du fait que c’est lui qui sera le décideur clé de l’évolution du financement de ses frais de santé dans les années à venir.


Le deuxième impératif est une mise en conformité accélérée avec le RGPD pour pouvoir se positionner comme un tiers de confiance auquel les assurés sont prêts à confier des données sensibles. La protection des données personnelles et de la vie privée sera l’un des sujets majeurs de la prochaine décennie et les données de santé sont à bien des égards les plus sensibles de toutes. Les discours creux sur l’éthique ne suffiront pas, il faudra des actes concrets, comme ceux d’Apple au moment de la crise Cambridge Analytica qui a failli engloutir Facebook.


Le troisième est celui de la refonte de l’offre et son adaptation aux besoins des assurés. Il faudra oublier les pompeuses actions de prévention qui promettent aux entreprises des lendemains qui chantent, avec moins d’arrêts de travail et de décès précoces à horizon 10 ans ; les entreprises n’y croient pas et ce sont des torchons rouges agités au nez des salariés, qui les ressentent comme des détournements de leurs données personnelles à des fins de flicage. Les assurés finaux sont preneurs uniquement de nouvelles prestations au bénéfice immédiat, il faut s’adapter à cette réalité ou se résigner à disparaître.


Le quatrième est une adaptation au rythme de la civilisation de l’information. La plupart des projets des assureurs santé sont tellement longs à mettre en œuvre qu’ils sont déjà obsolètes avant même d’être déployés. Dans la lointaine préhistoire des années 1990, leur mise en œuvre prenait de trois à cinq ans, au XXIème siècle un projet de plus d’un an est un enterrement de première classe.


Enfin, last but not least, il faudra, s’ils veulent survivre, que les assureurs santé s’émancipent de la Sécu et explorent de nouveaux territoires hors du périmètre de cette dernière. Ils ont créé des réseaux d’opticiens mais les prestations optiques sont régulées par la Sécu, qui a fini par les nationaliser partiellement. Ils ont proposé une téléconsultation à leurs assurés pour leur éviter le recours systématique aux urgences en dehors des heures ouvrées mais les consultations de médecins sont également dans le périmètre de la Sécu, qui en a fait un monopole du médecin traitant, ce qui équivaut à une nationalisation de fait. Les médecins traitants, qui ne travaillent ni le soir ni le week-end, ne feront pas de téléconsultations comme les statistiques le montrent (18.000 téléconsultations effectuées contre 500.000 attendues depuis septembre 2018) et les patients continueront à aller aux urgences. La Sécu s’en fout royalement, sa seule obsession est de marquer son territoire, et elle en a le pouvoir.


Il faudra bien entendu paralléliser les différents sujets. Je vais proposer quelques pistes d’action en ce sens qui me paraissent des incontournables. Elles ne sont bien entendu pas exhaustives et devront être adaptées à la culture et au positionnement des différents acteurs.  (à suivre !)


Mathias Matallah, CEO



A suivre : L'assurance santé en crise, Episode 6 : Comment sortir de la nasse ? 2/2

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